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Tendances
24/8/21
Le management toxique, prédominant dans les startups ?
Depuis quelques semaines, on assiste à une libération de la parole sur le management toxique présent en startups... Qu'en est-il vraiment?
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Les startups et le management toxique : qu’en est-il ? Depuis quelques semaines, on assiste à une libération de la parole sur le management toxique présent en startups. Des accusations faites par des collaborateurs de la French Tech sur les réseaux sociaux, qui ont d’ailleurs eu l’effet d’un séisme au sein de notre écosystème. Mais le management toxique, qu’est-ce que c’est ? Et la question que tout le monde se pose, est-il réellement fréquent en startup ? C’est ce que nous allons essayer de comprendre dans cet article.

Le management toxique, c’est quoi ?

Le management toxique est une atteinte au bien-être des collaborateurs et à leur performance. Si le manager toxique pense qu’une pression faite sur ses collaborateurs est une façon de maximiser l’efficacité de son équipe, c’est au contraire le meilleur moyen de nuire à cette dernière.
Un manager toxique ne peut s’empêcher d’avoir le contrôle sur les moindres faits et gestes de ses collaborateurs, il a un sens du détail parfois extrême, une mauvaise communication et une insatisfaction permanente. Il se considère comme étant le meilleur donc a très souvent du mal à déléguer et quand il le fait c’est très souvent accompagné d’une montagne de directives, il résonne par le dicton “On n’est jamais mieux servi que par soi-même”.

Un sujet tabou qui est dénoncé…

Ces pratiques managériales s’accompagnent dans certains cas par des comportements et des paroles qui peuvent dépasser le stade d’une “mauvaise pratique managériale”. C’est ce qu’ont révélé les différents comptes instagram @balancetonagency ou @balancetastartup. En effet, (si vous êtes passés à côté, ce qui nous étonnerait) d’anciens et actuels salariés d’agences de pub et de startups ont témoigné et dénoncé des abus de certains managers, des oppressions, des violences racistes, homophobes ou même sexistes… Des pratiques accentuées avec l’arrivée du confinement et du télétravail obligatoire par des chômages partiels déguisés ou encore une intrusion dans les vies personnelles des collaborateurs.

Face à ce management toxique, il y a deux écoles, celle qui pointe du doigt les managers et celle qui pense que la responsabilité du salarié est tout aussi engagée. En effet, certains diront qu’accepter ces conditions managériales, c’est donner le bâton pour se faire battre et que le salarié “laisse” la situation s’aggraver.

En startups, plus qu’ailleurs ?

Depuis ces multiples témoignages, de nombreuses questions se posent. Les startups sont-elles riches de managers toxiques ? Est-ce une norme qui était présente et qui est dorénavant dévoilée ?

Avant de jeter la pierre au monde des startups, le management toxique est présent dans tous les secteurs (malheureusement). alors l’est-il plus au sein de la startup nation ? Nous n’avons pas de données fiables qui peuvent nous l’affirmer. Mais à travers cette libération de la parole via les réseaux sociaux, nous pouvons affirmer que ces dérives y sont bien présentes. Malgré le fait qu’elle nuit à la réputation de notre écosystème, cette libération de la parole est une bonne chose pour les victimes qui osent enfin sortir du silence et qui incitent les autres victimes à le faire également.

Mais alors pourquoi ces pratiques sont-elles dénoncées principalement dans l’écosystème des startups, si le management toxique est présent partout ? Le fait que la parole y est souvent plus simple, plus libre joue sur cette révélation.

On le sait, les startupers sont les maîtres des réseaux sociaux (même s’ils en sont parfois les principales victimes), alors le débat s’est naturellement porté sur leur terrain de communication favori. Cette forte présence sur les réseaux sociaux qui (en général) est une force, a été dans ce cas présent une opportunité en Or pour l’ensemble de leurs détracteurs. Ainsi, les startups concernées, ont pour la plupart vu leurs comptes instagram se faire cribler de messages plus virulents les un que les autres.

Passer du rêve au cauchemar

Lorsque l’on entend le mot startup, on pense tout de suite à une innovation tout droit sortie du garage de son fondateur. Un fondateur “cool”, une ambiance conviviale (les mythiques pauses baby-foot), un management libéré et une implication des collaborateurs sans pareil. Voilà la description d’une startup telle que les médias la relaient. Cependant, la réalité est toute autre…

Les espoirs portés par les nouvelles recrues des licornes francaises sont souvent démesurées, la désillusion n’en est que plus forte lorsque la réalité les frappe de plein fouet. Penser qu’entrer dans une startup, c’est le “bonheur garanti” c’est malheureusement se voiler parfois la face. La rencontre avec des managers qui tirent un peu trop sur la corde, n’en devient alors qu’une réalité plus “dure à accepter”. C’est l’une des principales raisons citée lorsque l’on cherche l’origine de cette prise de conscience et de ces dénonciations en masse.
C’est donc ce décalage entre la marque employeur que les grandes startups française s’appliquent tant à construire, et la réalité du quotidien au sein de celles-ci qui pose problème. Ce mensonge utopique qui plane au-dessus de l’écosystème a éclaté et a eu pour effet : un déballage en plein jour de certaines dérives présentes depuis des années…

L’erreur est humaine

Un startuper c’est quelqu’un qui, dans la grande majorité des cas, se donne corps et âme dans un projet dans lequel il croit. Son job : convaincre ses clients, mais aussi ses collaborateurs que son “bébé” est une révolution, et qu’il faut absolument commencer rejoindre l’aventure à ses côtés. Son implication est énorme, il mange “startup”, il dort “startup”, il vit pour sa startup. Il en oublie alors (parfois) que les personnes qui l’accompagnent n’ont pas la même implication que lui, il l’oublie parce qu’il veut que ça fonctionne. Et si ça fonctionne un temps, alors Il faut que le projet continue de rouler, et donc se donner encore plus. Dans tout ce mécanisme, il y a des startupers qui se perdent et qui franchissent la ligne rouge. Ces plaintes, ces excès révélés, ces pratiques malsaines, ne devraient pas définir ce secteur dans sa globalité comme étant toxique. Nous ne devons pas faire l’erreur de considérer des évènements isolés comme des généralités. Au contraire, ce secteur a fait bouger les choses aussi bien dans le management que dans l’avancée technologique.

Que peut-on alors réellement reprocher aux startups ? Sans doute d’avoir priorisé la performance et la croissance au détriment de la construction de méthodes de management saines. Des méthodes qui leur permettront de retenir les talents qu’eux seuls arrivent à attirer et qui trop souvent se retrouvent « cramés » après quelques années en startup.

Alors espérons que l’effet provoqué par ce mouvement de dénonciation puisse provoquer un changement systémique et durable au sein de l’écosystème que nous chérissons tous.